dimanche 8 février 2015

Procès Carlton: Dodo la Saumure, roitelet de la luxure

À la barre du tribunal, le souteneur Nike TN Dominique Alderweireld a fait du Audiard pour amuser l'assistance.
De notre envoyé spécial à Lille
Dominique Alderweireld, gérant de sociétés, a fait trois années de droit couronnées par une licence, et une école de commerce. Plutôt que de devenir magistrat ou avocat, il a ouvert des maisons closes, activité encouragée par le flou de la loi belge - «la Belgique est un pays de tolérance», se réjouit-il dans une expression empreinte de déformation professionnelle.
Petit de taille, râblé, «Dodo la Saumure» a des yeux bleus très rapprochés et perçants, une trogne de manant façon Brueghel et, devant le tribunal de Lille, une tenue de gentleman-farmer. Le président Lemaire souligne ironiquement qu'à la faculté, on ne décortique qu'en quatrième année les textes relatifs au proxénétisme: «Vous auriez dû faire une maîtrise.» TN Requin Contrairement à René Kojfer, son comparse lillois également poursuivi dans l'affaire dite «du Carlton», le petit Charles Quint de la luxure est vif d'esprit et doué d'un sens sidérant de la repartie canaille. «Gérant de paille» de cinq bars montants, il a dû fermer le DSK (Dodo Sex Klub) sur décision de justice, mais il envisage «d'ouvrir le FMI» (Famous Miss International). Il lui est notamment reproché d'avoir fourni, via M. Kojfer, les prostituées parties distraire Dominique Strauss-Kahn, coprévenu et, hélas pour lui, filon inépuisable.
Exploiteur décontracté de la détresse économique d'autrui, Dodo note que c'est un peu pareil dans tous les métiers: «Les gardiens de prison, ils font ça par vocation?» Dans ses établissements, les filles, dont il jure ignorer le nombre puisque «ce sont des indépendantes», touchent, TN Pas Cher à chaque passe, une cinquantaine d'euros («moins 5 € pour le ménage») et 40 % du prix des consommations. Dodo empochait le reste.

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